samedi 19 septembre 2015

Cet article est à lire en écoutant "Everyday - Carly Comando". On peut même le lire à voix haute avec cette chanson en fond... J'ai essayé, le timing est cool.


Je t'ai mis le lien, comme ça tu peux jouer le jeu sans chercher la vidéo par toi même


Dans un relent de la veille, entre deux aigreurs d'estomac et les poumons qui sifflent, j'avais envie d'écrire. Par défaut ? Car je n'ai rien à faire ? ... En fait... je n'ai même pas envie de chercher quelles sont les raisons qui m'ont poussé à écrire ce soir... J'écris comme je l'ai toujours fait, sans relecture, avec les doigts qui glissent sur les touches de mon clavier d'ordinateur, avec une chanson en fond sonore qui passe en boucle le temps de la rédaction.

J'aime bien les avions, et ce depuis très longtemps ! Lorsque je vois un avion dans le ciel, je me demande tout le temps quel passager se trouve à la place 27A, ce qu'il fait dans la vie, pourquoi il voyage, pourquoi à cette heure-ci, j'essaye de m'imaginer la famille proche et lointaine qu'il a. Pourquoi le siège 27A ? Je n'en sais strictement rien, mais, à l'instar des gens atteints de synesthésie, j'ai toujours cette association dans la tête "la vision d'un avion qui vole" -> "le passager présent en son sein à la place 27A".
Je trouve qu'il règne dans les aéroports une sorte de magie inexplicable. On y croise toutes sortes de gens; voyageant seuls ou accompagnés, avec des valises plus ou moins chargées, plus ou moins pressés. Il y a les gens qui fument, ceux qui se perdent dans la lecture du tableau d'affichage, ceux qui râlent, ceux qui partent en vacances, ceux qui sont en voyage d'affaires. On a affaire à un panel de personnes qui ont chacune une histoire personnelle et différente des autres, mais qui, la durée d'un vol, va partager un convoi, ainsi qu'un moment de sa vie avec de parfaits inconnus dans un même but : se rendre d'un aéroport A à l'aéroport B.
Il y a aussi un certain chic qui émane de ces aéroports qui me plaît bien. D'ailleurs, je me suis longtemps demandé si je n'aimerais pas faire steward. Seulement, c'est un choix d'un rythme de vie, qui dicte certaines incompatibilités avec ce que je me fait comme vision de ma vie. Cela dit, tu m'imagines lecteur ? Avec un costard taillé à la perfection, une cravate, une insigne affichant mon prénom, en train d'expliquer des consignes de sécurité au décollage de l'aéroport de Stockholm ? Sacrée tableau quand même ! Haut en couleurs même !

Tiens... les couleurs... le noir est-il un couleur ? L'homme est persuadé que n'existe que ce qu'il voit, sent, touche ou entend ... quelle arrogance ! On pourrait parler des infrarouges par exemple, ou bien des ultrasons. Pourquoi alors n'existerait-il pas des choses hors de notre champs de sensation ?
Parlant de noir tiens ...

On m'a fait remarquer, il y a quelques mois de cela, que les articles dans ce blog et ce que j'écrivais en général, étaient sombres, dépressifs -pour reprendre les mots exacts-. Cette réflexion laissa pénétrer en moi d'abord un sentiment d'offense, car pour moi cette vision de mon blog était dissonante avec celle que j'avais lors des rédactions des différents articles; puis ensuite ce fut une fenêtre ouverte à l'introspection. Étais-je vraiment si pessimiste, si sombre dans mes propos, si négatif, si déprimé ? Fut-ce seulement une phase transitoire de mon développement personnel, psychique, social et sociétal ?
Cette personne m'a ensuite dit que j'avais bien choisi mon colocataire car nous faisions une bonne équipe de déprimés. Déprimé ou désabusé ? Résigné ou suffocant d'une ère qui avance trop rapidement pour moi ? Suis-je vraiment cette personne ? Est-ce une image que je renvoie ? Si c'était le cas, elle serait en grande contradiction avec celle que je voudrais véhiculer, avec celui que je voudrais réfléchir.

Il est vrai, je le concède, que j'écris souvent quand je vais mal. Une façon cathartique de faire le point avec ce qu'il se trame à l'instant même dans ma tête, de pouvoir mettre à plat mes tourments ou autres. J'ai beaucoup de mal et peu d'envie à écrire des trivialités sur telle ou telle chose; par exemple, bien qu'ayant énormément aimé le film Vice Versa, je serais incapable (ou peut-être que je n'en ai tout simplement pas envie) d'en faire un résumé, une critique ou d'écrire à ce sujet. J'ai peut-être simplement envie ou besoin de parler de moi...
On pourrait penser à un trip égocentrique digne d'un mégalomaniaque narcissique de sortir une phrase comme ça, mais je ne pense pas qu'il faille voir négativement le besoin de parler de soi, de ses émotions, de ses ressentis.

Cela étant dit, je me considère comme handicapé à ce stade là, ayant des problèmes d'élocution sentimentale. J'ai grandi et vécu pensant que montrer ses émotions (qu'elles soient positives ou négatives) relève de la faiblesse. Ne pas laisser transparaître la douleur, ne pas pleurer, ne pas faire preuve de faiblesse en se laissant aller à aimer pleinement. Tout cela me paraissait (me paraît ?) comme une offrande, à l'interlocuteur, d'une clef permettant l'accès au tréfonds de mon être et de mon âme afin de pouvoir me blesser. J'ai ainsi, pendant de nombreuses années, érigé un mur, renforcé une carapace, mis en place des défenses, fabriqué un masque, afin de protéger tout ce que je suis, comme si cela était le plus précieux des diamants. Au final, vu que je ne crois pas aux possessions matérielles, ni au bien-être à travers quelconque aspect pécunier, je suis tout ce que j'ai.

Seulement ces mécanismes défensifs que j'ai minutieusement élaborés, sont venus entraver mon appréciation de la vie. Comment aimer (au sens large du terme), en vivant la peur au ventre que quelqu'un puisse vous nuire ?

Ce qui peut s'avérer compliqué à combiner avec le besoin d'appartenir pour exister. Je ne me sens pas intégré, comme faisant parti intégrante, d'un système de personnes (groupe, bande, communauté). J'ai besoin de savoir que j'existe. J'ai souvent l'impression d'errer.
Étant petit j'ai dû beaucoup déménager; si bien que dans une conversation anodine, quand on me demande d'où je viens, je me trouve dans l'incapacité de répondre. Cela fait peu de temps que je considère la ville rose comme étant "chez moi". Pourtant je n'arrive pas à me sentir comme appartenant à la communauté toulousaine. Chez moi, c'est nulle part. J'existe au travers des gens que je croise dans ma vie. Pourtant j'aimerais plus que tout exister pour moi-même. Apprendre à m'aimer, positiver, faire parti d'un groupe, ne pas me sentir seul contre tous et souvent rejeté.

J'avais besoin d'écrire tout ça, comme si je hurlais silencieusement ma plus grosse plaie intérieure à qui veut bien l'entendre. Maintenant que cela est fait, j'ai l'impression de te donner une des clefs de mon être. Ça me fait peur, mais je veux bien tenter l'expérience...

Ce billet est-il le suicide de mon égo narcissique ? Qui suis-je ?

vendredi 12 juin 2015

Le bruit du silence, une utopie pour ceux qui ont des acouphènes

      Le percolateur et le café qui coule, la pluie qui tombe, une cannette qui s'ouvre, une cigarette qui se consume à 3h du matin. Il y a tout plein de bruits avec lesquels nous sommes en contact quotidiennement, et je dois avouer qu'il y en a certains qui ne me laissent pas indifférents, qui provoquent en moi une sensation agréable. Je ne prends presque jamais le temps de me poser dans une journée afin d'écouter les bruits qui m'entourent, et je pense avoir sacrément tort. Si l'on se permettait d'êtres réceptifs à notre entourage, notre environnement, ne serait-ce qu'un court instant afin d'écouter ce qui nous entoure; on arriverait à se détacher de notre routine égocentrée afin de prendre conscience de ce qui fait parti de ce moment unique que l'on vit.

Alors je vous / me rassure de suite; je ne suis pas en plein "trip solaire" et je ne reviens pas d'une réunion secrète de beatnicks.



Mais il n'empêche que je te demande à toi lecteur, là maintenant, de penser à un bruit que tu aimes bien et de réfléchir à quoi ça te fait penser.


"Le bruit de la sérénité, en image" - Irlande, Décembre 2014















Je me suis posé la question l'autre jour : "comment est-ce que j'arriverais à décrire les bruits quotidien à un sourd ?"
C'est vrai que à première vue il est impossible de faire dans l'objectif puisque l'on rattache toujours un vécu émotionnel ou une représentation qui nous est propre à un bruit. Par exemple, si je dois reprendre les bruits dont je me suis servi pour mon ouverture (et ils ne sont pas anodins puisqu'ils font partis de mes préférés), voici leur signification pour moi :

- La pluie qui tombe -
Qu'elle soit forte, diluvienne, continue, saccadée, lourde, légère, la pluie m'a toujours fait penser des moments tristes. Je l'associe bien trop souvent aux larmes qui coulent, parfois retenues, parfois honteuses, parfois assumées publiquement. Je me suis toujours demandé par qu'elle onomatopée les gens décrivaient la pluie... est-elle "plic ploc" ? Est-elle un "pschhhhhhhhh" ?
Si je devais décrire la pluie à un sourd, je lui dirai (ah ben non, il entend pas c'est vrai - bon ben je lui écrirai) ceci : "Tu vois mon ami, la pluie c'est similaire à des larmes qui coulent. Parfois une bonne pluie fait du bien et permet de laver le monde, parfois la pluie dure trop longtemps et les gens se noient dedans. Quand tu pleure et que tu es dans un abris, tu es bien heureux; mais tu ne rigole pas du malheureux qui pleure devant une foule hors de son endroit de réconfort. La pluie s'écoute selon l'humeur, selon la compagnie. Quand tu entends la pluie un dimanche après-midi d'hiver, elle a un goût de thé et de couverture. Quand tu entends la pluie un soir d'été, elle a une odeur de poussière particulière qui t'annonce la fraîcheur à venir du lendemain. Tu vois la pluie, elle tombe de façons aussi différentes que les sons qu'elle fait."


- Un cigarette qui se consume -
Je fait souvent l'analogie que plus la cigarette que je fume se consume, plus ma vie se consomme. Elle s'amenuise au fil du temps et qu'à la fin seul un tas de cendres restera et s'envoleront en fumée des souvenirs témoins du temps passé à exister.
Ce qui me plaît par dessus tout, c'est ce fameux 3h du matin (voire 3h30) où les bars sont fermés, les gens ivres sont rentrés chez eux, où les travailleurs de nuit sont déjà au travail et où les travailleurs de jour ne se lèveront pas avant quelques heures. Cette heure où la vie de la ville se met sur pause dans un calme que seules quelques voitures roulant à toute allure viendraient trahir. C'est uniquement dans ce calme là que l'on peut entendre un bruit tellement rare en ville; le crépitement du papier à tabac qui se consume à chaque bouffée de nicotine. L'instant est tellement calme, qu'on a le luxe d'entendre ce qui de jour serait quasi impossible. Et alors, pendu à la rambarde de mon balcon, je regard au loin les cheminements des lumières. Lampadaires qui forment des serpents lumineux le long des routes; des pièces allumées dans des appartements où les gens ne trouvent peut-être pas le sommeil ou s'adonnent à des plaisirs intimes; des avions qui viennent se confondre avec les étoiles emmenant peut-être les passagers vers des fuseaux horaires différents.
Tout cela sur un crépitement d'incandescence.


- Le percolateur et le café qui coule -
Aaah le café ! Le fameux qahweh (oui ça s'écrit comme ça le terme "kawa") qui tonifie le corps et l'esprit ! Cette boisson miracle bue par de nombreuses personnes au petit déjeuner, lors de pauses syndicales (appelées aussi "pauses café" ... ah ben oui forcément ...), lors d'un premier rendez-vous, pour tenir le coup sur la route pendant un long trajet, lors de révisions de partiels pour les étudiants...
Ce bruit, c'est un peu mon second réveil. Un peu comme si le réveil habituel que j'ai, avec sa sonnerie qui devient de plus en plus insupportable, ne servait qu'à tirer mon corps hors du lit et que le réveil mental se faisait devant la cafetière. Planté là, pieds nus sur le carrelage, à attendre que le café coule en combinaison caleçon - t-shirt ou bien jogging molletonné. Un conditionnement un peu pavlovien comme si, à l'entente du bruit si distinct du café coulant dans le percolateur, les connexions neuronales se ré-activaient et que les autoroutes des informations cérébrales étaient de nouveaux opérationnelles. J'attends alors devant, prenant racine, que le café ait fini de couler et que le bruit m'ait enfin tiré des bras possessifs de Morphée, pour commencer ma journée. C'est un bruit doux et parfumé qui s'accompagne fort souvent du bruit d'une cuillère qui se cogne aux parois d'une tasse.


- Une cannette qui s'ouvre -
Que l'on soit clairs. Une cannette peut contenir tout type de boissons et pas forcément une cannette de bière. Comment ça ? Oui bon ok, je pensais à une cannette de bière. Mais pas n'importe laquelle. Pour moi ce "pschhht clac" rime avec été, soleil, amis, détente. C'est cette cannette que l'on boit dans une convivialité estivale où l'on sait que le moment qui se déroule est plaisant. Je ne parle pas d'une cannette de 8°6 bavaria à l’absinthe qui sert à décaper un meuble ciré, non ! C'est cette cannette agréable à boire, qui s'accompagne de rires en fond sonore. Presque comme si on entendait le morceaux Africa de Toto pendant que des brochettes poivrons - tomates - oignons rôtissent sur une grille de barbecue.

C'est quand même génialement fou la façon dont un simple bruit appelle des sensations comme telles, des moments vécus, des odeurs, des goûts. Mais le plus merveilleux là dedans c'est que, pour un même bruit, chacun va avoir une réaction et des images mentales différentes.
C'est peut-être ça aussi la vie; se construire avec ses propres références, observer le monde avec des yeux qui n'ont pas vu les mêmes choses que les autres, marcher dans ses propres chaussures, s'en rendre compte et se dire que tout ça, toutes ces représentations, cette vision du monde, tout cela nous appartient et que c'est unique.


"Une palette de calme pour un monde en couleurs" - Irlande, Décembre 2014

lundi 2 mars 2015

Tribulations d'un homme désabusé

Dimanche 8 Juillet 2012


                 L'année prochaine si tout se passe bien, je serai diplômé d'un DEUG de psychologie. Quelles en sont les retombées ? Eh bien, alors, je pourrais dire que je comprends les longs discours de paraphrases des livres de grands auteurs dont je suis censé tout connaître. Je pourrais affirmer qu'à travers leurs pensées, leurs écrits, je possède une opinion personnelle des choses. Mais le plus important est que, enfin, je pourrais critiquer de haut ceux qui font de la "psychologie de comptoir". Quel titre ! Quel prestige ! Il y a des milliers de façons d'aider un être humain, dont certaines sont devenues des métiers rémunérés par un employeur, voire l’État. Seulement dans des domaines où l'un est censé aider autrui on retrouve une course élitiste n'ayant comme seul but de promouvoir et de renforcer l'égo.

Nous sommes issus de la génération de consommation. Nous sommes nés et avons grandis à une époque où lorsque quelque chose est cassé, nous le changeons plutôt que d'essayer de le réparer. L'obsolescence programmée. Voilà un terme qui régit nos vies basées sur la satisfaction du bonheur immédiat. Alors que l'on s'adonne à la danse effrénée de celui qui aura le plus ou le le meilleur, nous avons laissé de côté les valeurs constructivistes que sont l'entre-aide, la compassion, l'attention et bien d'autres, au profit de valeurs plus négatives telles que la richesse matérielle, l'égoïsme, le nombrilisme, le refus, l'incompréhension. Pourquoi est-ce qu'en 2012 le bien-être d'un pays est-il jaugé selon les revenus internes et non pas sur le taux de scolarisation, sur la santé physique et morale, sur le sentiment d'implication à la vie active ?
Pourquoi est-ce qu'en 2012 nos privilèges deviendraient des acquis ?

Les avancées scientifiques nous font jouer à Dieu avec le droit de vie, de mort.
Nous en sommes à un point où dans certains états des États-Unis, un Homme ayant fait de longues études est apte à décider de la mort d'autrui jugé sur des faits; au stade où des Hommes doivent cumuler 2, voire 3 emplois pour aider leur famille à subsister; au stade où des jeunes enfants en quête d'identification personnelle se réfèrent à des fausses idoles issues d'émissions télévisées prônant le voyeurisme et la conformité. Toutes les informations sont pré-mâchées. Il ne reste plus qu'à tout avaler en masse sans réfléchir. Laissez moi donc ranger ma cuillère et prendre ma fourchette et mon couteau, j'ai faim et je suis assez grand pour choisir le repas que je veux et couper ma viande tout seul.

Bon appétit et bon courage.






Je viens de retrouver ce texte de 2012. Comme quoi à l'inverse de mon corps, mon esprit ne subit pas tant que ça les vestiges du temps. Je me retrouve bien trop souvent dans un taedium vitae et un sentiment désabusé de soumission à des pressions latentes de la vie normative et sociale.
Ce matin je me suis réveillé avec ces paroles en tête "we should start another life". Du fait, je me passe le morceau, dont est extrait ce bout de phrase, en boucle.

Je ne sais pas ce que je serais devenu sans la catharsis de la musique. Je ne sais pas ce que je deviendrais sans elle. Cet assemblage de notes, de vibrations, qui résonnent à l'intérieur de mon corps me font du bien, me parlent, m'aident, m'écoutent. Ces enchevêtrements de mélodies apaisent mon âme endolorie et meurtrie.
Je pourrais passer des journées à ne faire qu'écouter des albums ou composer des morceaux.


«ce tourbillonnement d’une âme qui ne se fixe nulle part, et cette résignation morose et douloureuse […]; tenus étroitement enfermés, les désirs, faute d’issue, s’asphyxient d’eux-mêmes; viennent alors la mélancolie, l’abattement et les innombrables flottements d’un esprit irrésolu» - Sénèque (De la tranquillité de l’âme, II, p.7-15, Paris, Rivages, 1988, p. 78-83)

samedi 10 janvier 2015

Aujourd'hui j'ai vu un livre qui parlait d'un ours sans slip

Deux gamètes se rencontrent et puis c'est parti : dupliquer, se constituer, se former, croître, pousser, s'extirper de l’innocence de l'utérus maternel, crier, pleurer, respirer, déglutir, être aveuglé, entendre, ressentir, manger, grandir, recracher voir, jouer, expérimenter, reconnaître, développer, connaître, constituer, se rappeler, prendre, jeter, détruire, grandir, marcher, apprendre, tomber, se relever, attraper, relâcher, étouffer, s'épanouir, pousser, frapper, courir, sauter, aimer, être aimé, détesté, être haïs, appartenir, croire, choisir, diriger, suivre, conduire, payer, créer, voir grandir, s'enfermer, feindre, renouveler, espérer, vouloir devenir, regarder, observer, contempler, attendre, mourir.


Novembre est de retour, vent froid, austère, lacérant le visage

La liste (exhaustive) est pourtant bien pauvre au regard du chemin que l'on peut emprunter.

Cet article date de Novembre, mais peut s'avérer être intemporel. Un soir, lors d'une soirée arrosée, je suis allé aux toilettes de la colocation des gens chez qui j'étais. Il y avait une ardoise sur laquelle tout le monde pouvait écrire ce qu'il pensait en ce lieu personnel de recueillement. J'y ai inscrit ce que je pourrait me venter d'être ma plus belle trouvaille au jour d'aujourd'hui (tu sens, cher lecteur, la fierté que j'éprouve là !?) qui est : "le jour où j'expirerai, alors j'expirerai".


Je suis l'évolution de la déclinaison, ayant subie les dégradations du temps, de l'image que je me représentais de moi étant plus jeune "And I'm stuck with an image of myself expired for many years"






Je bois du Justin(e), j'écoute du vin blanc. Ma vie est tristement belle.

Janvier


Le 10 Janvier


Samedi 10 Janvier 2015


Bon dieu, que le temps passe. A la fois tellement rapidement, mais paradoxalement tellement lentement. C'est donc ça la fameuse relativité d'Einstein... On a pas la même perception du temps selon qu'on l'apprécie ou qu'on le subit. Tu vas te dire "ça y est, d'emblée de jeu le mec parle d'Einstein, c'est chiant. Mais en plus pour qui il se prend !?", bah ouais. Et puis merde ! Voilà. Un gros merde !
On grandit tous et nos boîtes remplies de souvenirs s'empilent (pour ne pas citer Wank For Peace http://wankforpeace.bandcamp.com/track/you-are-the-weak-spot ), tandis que nos boîtes crâniennes, elles, s'emplissent de souvenirs.

Je n'ai jamais eu de grand frère. Je n'ai jamais eu l'occasion de me tourner, en cas de détresse, vers ce modèle d'un âge supérieur et d'une main bienveillante. Les barrières parentales étaient intactes à mon arrivée, prêtes à ce que je leur rentre dedans. Le chemin devant moi était aussi vierge que les premières neiges un matin de période scolaire sur les pistes de Saint Lary. Ça m'a toujours manqué; cette figure à la fois protectrice et idéalisatrice. Des faux grands frères j'en ai connus. Des gens que je côtoie encore au quotidien, des gens que j'ai perdu de vue et des gens que j'ai perdu.
De même pour l'effet de bande. LA bande de pote que l'on voit dans la plupart des séries ou des films. J'ai flirté avec plusieurs bandes, j'ai été membre, j'ai rigolé avec, mais je n'ai jamais eu LA bande de copains.
Il arrive toujours un moment où les uns se regardent le nombril, les autres s'inscrivent dans une fausse compétition, certains veulent assouvir leur besoin de dominance et le reste tournent le dos dès que le leader de la bande décrète que tu n'es plus "populaire", que tu ne régis plus aux codes établis.

"Déjà qu'on s'emmerde à survivre, on va pas se chercher d'autre problèmes" - Ben & Fist
Je vous promet que j'essaye tant que je peux.

Je rêvais d'être grand, et bien en chemin j'y ai perdu mon intégrité absolue, ma confiance, mon estime,  la confiance en l'autre.

J'ai parfois l'impression de vouloir jouer dans une cours des grands régie par des gamins en quête de reconnaissance de leurs pairs. Bordel c'est pas si compliqué de s'entre-aider plutôt que de se marcher sur la gueule. Non !?

"Quel con ! Maintenant il fait le moralisateur"

Peut-être. Mais peut-être aussi que si tu passais moins de temps à juger et plus de temps à écouter, tu comprendrais toi, Ô lecteur, que ceci n'est ni une plainte, ni une brimade, ni un procès. C'est une catharsis.