mercredi 26 novembre 2014

Je n'ai pas effectué de relecture pour cet article. Tout comme mes dissertations de Français au collège et au lycée. Mea Culpa.



Fin Septembre vit la fin des vacances pour ma part. Une période de transition bizarre, un espèce de retour en arrière. Ayant travaillé pendant 3 années, ce retour à la réalité scolaire suite à des vacances où j'étais encore sous contrat avec l'éducation nationale résonna en moi comme un pas en arrière. Le passage du monde du travail au monde de l'apprentissage et du cumul de connaissances théoriques; la mise en place d'un nouveau rythme de vie; la transition austère entre le sentiment de reconnaissance dans et par son travail, et l'impersonnalité, la solitude, la déshumanisation du système scolaire de l'université de Toulouse 2 - Jean Jaurès (ex Mirail).

Lors de la réunion de pré-rentrée, je me suis assis dans l'amphithéâtre 9. Cet amphi, je l'avais déjà foulé auparavant. Je le connaissais suffisamment bien pour savoir où se placer afin de pouvoir entendre clairement l'intervenant, ne pas être dérangé par le passage des étudiants désireux de s’asseoir à la même rangée, ne pas être trop loin de la sortie afin de pouvoir sortir le plus rapidement possible et quel siège à rabat choisir de manière à être dans le couloir du courant d'air pour ne pas étouffer sous la chaleur dense d'un amphi rempli à craquer d'environ 250 personnes.
La réunion débuta malgré les bavardages continus de ces personnes que je pourrais qualifier de "compères". Lors des premières minutes je ne put m'empêcher de regarder tous les visages autour de moi. Après une rapide estimation, il s'averra qu'il y avait dans cet amphithéâtre 20% de garçons et 80% de filles. Ce calcul effectué, un rictus vint se dresser sur mes lèvres alors que je me disais dans ma tête que l'on se retrouverait sûrement tous à Pôle Emploi d'ici quelques années.
Il y avait là, complétant la chaleur oppressante, des regards et une atmosphère hautaine de compétition. Comme si la majorité des personnes présentes voulait que les autres les regardes, non pas comme des collègues, mais comme des supérieurs. La course au "j'en-sais-plus-que-toi" et à la masturbation intellectuelle avait bel et bien débutée.

(Dés)intégration
Rentrée
Rythme
Déshumanisation
Impersonnalité

J'avais inscrit ces mots dans le brouillon de cet article. Je trouve qu'ils résument bien le moment. Fini les salaires à la fin du mois, fini les vacances payées, fini la reconnaissance dans et par le travail, fini le rythme d'un travailleur à mi-temps. Bonjour la précarité, bonjour la pression grandissante de la réussite scolaire, bonjour les plats étudiants, bonjour les factures et le loyer payés de justesse, bonjour la bibliothèque universitaire, bonjour le regard jugeant des autres élèves, bonjour la pression familiale de réussir.
En tant qu'étudiant en psychologie, on essaye de vous faire comprendre que le psychologue fait parti d'une élite intellectuelle, l'importance des théories déjà existantes, le culte voué à certains auteurs. On ne rigole pas trop, le sujet est sérieux !
Les cours sont très théoriques et certaines matières sont tellement creuses que la redondance est maîtresse, la redite est reine et la paraphrase est monnaie courante.
On cite l'évidence, on apprend des choses intéressantes, on justifie la "psychologie de comptoir" scientifiquement, on nous montre comment raisonner et comment réagir selon les cas, on érige des monuments verbaux à Freud, Piaget ou encore Lewin.

Saviez-vous que le psychologue a à sa disposition une batterie de tests comme outils afin de mieux évaluer le patient ? Mais si le fameux Rorschach ! Eh bien les 10 planches du test de Rorschach coûtent 108€ TTC.
Oui, bien entendu la photocopie est "interdite", il faut acheter les tests officiellement.
Donc si un psychologue se repose sur des tests pour mieux évaluer une personne, et que ce-dit psychologue souhaiterait s'installer dans son cabinet dans le domaine du libéral mais n'a pas le support financier parental adéquat, ni les pistons pour s'installer dans le "bon" cadre, au "bon" endroit; comment fait-il ?

On traite l'être humain bordel !