jeudi 12 septembre 2019

Entre châteaux de sable et cerf-volants.



        Salut mon cher ordinateur,

Ça fait longtemps que je ne t'ai pas utilisé pour ouvrir cette page web. Toi qui, si ton ramage se rapportait à ton plumage, serait le plus chatoyant des oiseaux. Alors si tu le veux bien, renouons nos liens sous des effluves de café vanille et de cigarette qui se consume. A défaut de noircir le papier ou de créer des vibrations qui seront décodées en son par le système auditif des passants sous ma fenêtre, je dactylographie.
J'avais envie d'écrire et je me suis dit "ouais bon tu feras ça plus tard". Mais non. J'en ai eu marre de procrastiner. Le temps se dilapide dans le sablier et il faut mesurer l'expression "prendre son temps". Alors voilà. Je le prends et je le fais mien. Ce grain de sable là. Oui celui-là. Pas un autre. Je le fais mien un instant avant de le laisser filer avec les autres.
Tu sais, j'ai passé un été des plus rocambolesques. Oscillant entre rire et larmes, entre fonds de verres et assiettes remplies ou vice versa, entre kilomètres parcourus faisant le plein pour faire le vide et immobilités nocturnes et diurnes sous une couette illustrant un tableau de Van Gogh, entre calme apocalyptique et bruyante sérénité.
J'ai ressenti tellement d'émotions différentes, qu'une chose est sûre; je suis en vie.

Cet été, j'ai contemplé les mouvements des étoiles et de Saturne. Cet été j'ai commencé à construire une terrasse. Cet été j'ai brassé non pas de l'air mais du liquide. Cet été j'ai eu envie de croire en Dieu pour lui demander "mec, les moustiques ... POURQUOI ?" et j'ai fabriqué des moustiquaires. Cet été je me suis baigné dans une eau à 4°C (bon ... 4° en passant par Marseille hein). Cet été j'ai gagné et j'ai perdu. Cet été j'ai remis en question le mythe du travail et du chômage. Cet été j'ai vu des sourires radieux.

Pourquoi est-ce que je te raconte tout ça, mon bon vieux PC ? Hein ? Tu peux me le dire ? Car à vrai dire, j'en sais foutrement rien. C'est toujours un exercice assez pernicieux pour moi que de raconter ce qu'il se passe sous ma boîte crânienne sur une page codée sous forme de 1 et de 0 accessible à tous. Mais en même temps, toujours rester dans sa zone de confort n'est pas bon. Il faut s'aventurer en dehors, se mettre en danger, de temps à autres afin de pouvoir élargir ses horizons. Car si on se conforte tout le temps dans ce que l'on pense et ce que l'on croit de soi, sans se confronter à d'autres façons d'agir et penser, l'on cesse de croitre.
J'ai tué mes idoles religieusement gardées à mes côtés lors de mon adolescence. J'ai coupé les ficelles qui m'ont élevé pour les recouper à d'autres afin de continuer à m'élever. Seulement lorsque la dernière chaîne nous retenant aura été brisée, et que nous serons enfin libres de toutes entraves et emprises, ainsi commence le moment où l'on devient soi-même... C'est un truc que j'avais enregistré sur l'enregistreur vocal de mon portable sur une route entre Inari et Saariselka le 26 Janvier 2019. Des fois je note des idées sur du papier, des fois sur un ordinateur, là c'était sur le portable. Parlant d'idées...
Il y avait cette idée dans le film Big Fish que lorsqu'un poisson devient trop grand pour la marre dans laquelle il est, il doit aller dans la mer, ou l'océan. Enfin ... encore faut-il que les poissons d'eau douce restent en eau douce je suppose.

J'ai du mal à démarrer
Capitaine de mon navire amarré
Et toi ça te fait marrer
Mais c'est navrant
Je me débat dans la marre
Des hauts et des bas
J'en connais, je les abats

J'ai écrit ça l'autre jour alors que j'avais bu un peu trop de café ... tu sais ce moment où tu trouves que tout est trop lent, alors qu'en fait c'est ta perception de la réalité qui se fait flasher par le radar.

Bon tu l'auras compris cher ordi que je m'adresse à toi mais trouve audience dans la catharsis d'expier ce qu'il y a dans ma tête. Tant que la pensine de Dumbledore ne sera pas disponible pour nous moldus, l'encre coulera de même que le café.

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